Biodiversité au jardin
Urbanisation grandissante et artificialisation des sols, agriculture intensive, réchauffement climatique, dégradation de nombreux écosystèmes : les menaces qui pèsent sur notre environnement sont multiples. En opposition, les initiatives vertueuses doivent être encouragées. Tour d’horizon en Touraine où la biodiversité au jardin est suivie de près.
Les jardins du château de Villandry
Le passage à la gestion biologique des jardins de Villandry date de 2009. 10 années donc, durant lesquelles l’équipe des jardiniers a fait siennes de nouvelles méthodes de travail. Avec la fin de l’utilisation des pesticides, de nombreux insectes se sont réinstallés dans le potager, notamment. Pour réguler naturellement la quantité de pucerons et autres mouches de choux, des auxiliaires ont été introduits.
Des ruches ont également été installées, et certains outils ont été remplacés. Ainsi, pour préserver l’activité microbienne des 10 à 15 premiers centimètres du sol, la grelinette est préférée à la traditionnelle bèche. Il faut travailler le sol un peu plus souvent, mais cet effort est récompensé par une plus grande efficacité de l’arrosage. Toutes ces initiatives offrent un cadre accueillant aux nombreux oiseaux : depuis 2012, Villandry a rejoint le réseau des « refuges LPO ». Le château royal d’Amboise lui a d’ailleurs emboîté le pas.
Biodiversité au jardin du Rivau
Dès la conception des jardins du Rivau en 1995, le choix des plantes indigènes a été privilégié : elles attirent naturellement la faune prédatrice des ravageurs des jardins. Les pollinisateurs ont également été pris en compte dans les choix effectués : les hybrides horticoles ont été délaissées au profit des fleurs simples. Au Rivau aussi, les ruches sont bien présentes et actives !
Dans ces jardins de contes de fées, le potager de Gargantua met en avant les citrouilles de Touraine ou encore les sucrines du Berry. Elles font partie du Conservatoire de Légumes, et perpétue ainsi la présence de légumes autochtones. La biodiversité au jardin prend aussi la forme d’une collection de 450 variétés de roses parfumées, labellisée par le Conservatoire des collections Végétales Spécialisées.
Le conservatoire national de la tomate du château de la Bourdaisière
Près du vignoble de Montlouis-sur-Loire, 700 variétés de tomates s’épanouissent dans le parc du château de la Bourdaisière. C’est une collection unique, enrichie au fil des années par des dons du monde entier. Elle met en lumière la richesse naturelle de notre planète, et l’importance d’œuvrer à la préservation d’une telle biodiversité. Cerise sur le gâteau : les saveurs de ce fruit (car un fruit contient les graines de la plante, contrairement aux légumes) sont à déguster sur place dans le bar… à tomates !
Autre plante, même objectif : 5000 tubercules de 400 variétés de Dahlias composent un jardin haut en couleur, baptisé du nom de « Dahliacolor ». Citons également la présence d’une microferme expérimentale, qui depuis 2013 décline les principes d’agroécologie. Des visites guidées y sont spécialement organisées 2 fois par mois.
Les jardins du château de Valmer
Pivoines arborescentes centenaires, glycines, rosiers, tabacs roses et blancs, sauges bleues, dahlias, anthémis, cléomes, impatiences, iris, gauras, narcisses, santolines, romarins, céanothes, jonquilles, géraniums, hémérocalles, nigelles, capucines… Mais aussi pêchers, brugnons, nectarines, abricotiers, figuiers, nashis, pommiers et poiriers, groseilles, cassis, casseilles, groseilles à maquereau, framboises !
La liste des plantes et des arbres présents se décline longuement, pour le plus grand bonheur des visiteurs se baladant dans les allées du château de Valmer. A l’arrivée, ils se délecteront des vins du domaine du château, qui contribuent fièrement à la renommée de l’AOC vouvray.
Encore et encore…
Le village-jardin de Chédigny, le potager des fleurs du château de Chenonceau, le Prieuré Saint-Cosme, ou encore le potager en carré à la française à Chinon : la Touraine possède nombre de jardins qui participent au maintien de la biodiversité. Les visiter, c’est aussi contribuer économiquement à leur pérennité !