Le génie mécanique dans l’histoire
Une lampe à pétrole, un moulin à café, une vieille malle reconvertie en coffre à jouets… il n’est pas rare que des objets d’un autre temps s’invite dans nos décorations. S’ils s’y rattachent parfois un souvenir familial, de nombreux chineurs sont aussi à l’affut de petites pépites rétro : le vintage est tendance ! En cela, Maurice Dufresne était visiblement un précurseur : 3 000 machines et objets, datant de 1850 à 1950, garnissent un incroyable musée à Azay-le-Rideau.
L’œuvre d’une vie
Né en 1930, Maurice Dufresne devient compagnon et fait son tour de France, avant de s’installer dans une maréchalerie en 1953. Parallèlement, il développe une activité de récupération, achetant et revendant d’occasion des objets divers et variés. Mais passionné par les innovations mécaniques des décennies passées, il ne tarde pas à mettre de côté et restaurer de belles machines promises à la destruction.
Métiers à tisser, tracteurs et engins agricoles, voitures et camions, avions, pompes à incendie… entreposée dans l’ancien moulin de Marnay, au bord de l’Indre, cette grande collection hétéroclite de machines à remonter le temps ( 😉 ) s’offre aux yeux des visiteurs à partir de 1992, lors de l’ouverture du musée Maurice Dufresne.
Le Musée Maurice Dufresne : une visite insolite
Si ce sont les châteaux de la Loire qui attirent massivement en Touraine des voyageurs du monde entier, cette incroyable collection nous éloigne du Moyen-Âge et de la Renaissance, en nous plongeant dans le génie créatif de l’homme lié à la révolution industrielle.
La machine à vapeur puis le pétrole vont ouvrir le champ à de nombreuses innovations. Surtout, les pièces exposées sont étroitement liées à notre histoire. Deux exemples :
- Un avion Blériot type XI, similaire à celui piloté par Louis Blériot lors de sa traversée de la Manche en 1909. Des modèles de ce type ont également servi d’avion de reconnaissance durant la première guerre mondiale, durant notamment la bataille de la Marne. Notez d’ailleurs que lorsque deux avions ennemis se retrouvaient face à face, les combats aériens avaient alors lieux à coups de revolver ou de fusil. Epique !
- Une Buick (32 cv fiscaux…), rachetée par Maurice Dufresne au commandant du camp militaire américain de Chinon, lors de son évacuation dans les années 60. Le Général de Gaulle souhaite alors que la France retrouve sa pleine autonomie militaire. Les américains vont ainsi devoir se séparer de nombreux objets, les frais de rapatriement étant prohibitifs.
Via le parc extérieur et les bâtiments du moulin, comptez au moins 2 heures de visite pour passer en revue cette incroyable collection, qui comprend également des motos, des Grand Bi, des armes, des affiches et même… les lampadaires qui éclairaient le palais de l’Elysée jusqu’en 1974.
Pratique
Sur place, le restaurant « chez Jeannot », vous permet de déjeuner après ou avant la visite. Aux beaux jours, vous apprécierez tout particulièrement la terrasse et son cadre verdoyant.
Notez également que le musée se situe sur l’itinéraire de l’Indre à Vélo, et à 4 petits kilomètres de La Loire à Vélo.