Jeanne d’Arc en route vers Chinon puis… Orléans !

Partie de Vaucouleurs, forteresse voisine de Domremy, la chevauchée de Jeanne d’Arc l’amène jusqu’en Touraine avec quelques compagnons d’armes (Jean de Metz, Bertrand de Poulengy…). Chinon, mais aussi Sainte-Catherine-de-Fierbois, Loches, Tours… passons en revue les étapes de l’épopée de la « Pucelle d’Orléans », en Touraine.

La « Chevauchée Sacrée » de Jeanne d’Arc

Née en 1412 en Lorraine, Jeanne d’Arc connaît une enfance tranquille dans son petit village de Domremy, jusqu’à ce qu’elle commence à entendre des voix vers 1425. Avec insistance, celles-ci lui demandent de chasser les Anglais hors de France et de faire couronner le dauphin Charles. En effet, celui-ci hésite à asseoir son autorité à cause du traité de Troyes (initié par Philippe III de Bourgogne, ennemi du dauphin Charles…), qui stipule que Charles VI doit avoir pour successeur son gendre Henri V, le roi d’Angleterre.

Après avoir réussi à convaincre le seigneur local, Robert de Baudricourt, Jeanne quitte Vaucouleurs en février 1429. Déguisée en homme, elle traverse les lignes ennemies et voyage jusqu’à Chinon pendant onze jours. Elle traverse notamment Auxerre et Gien, avant d’atteindre le bourg de Sainte-Catherine-de-Fierbois, traversé par l’un des 4 chemins historiques vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle y est hébergée deux jours. Pieuse, elle y prie dans une chapelle érigée par Charles-Martel. Une histoire raconte qu’il y aurait fait enterrer son épée, que Jeanne aurait ensuite récupérée. En fait, il semble que cette épée aurait plutôt appartenue à Bertrand du Guesclin, puis au duc Louis d’Orléans…

A l’Ile Bouchard, Jeanne met pied à terre devant le portail roman de l’église Saint-Gilles et assiste à la grand-messe. C’est là sa dernière halte, avant d’arriver à Chinon en suivant la Vienne. Au pied de l’actuelle rue Jeanne d’Arc, en contrebas de la forteresse royale, un panneau mentionne que c’est à cet endroit que Jeanne serait descendue de cheval.

La forteresse royale de Chinon, qui a vu passer Jeanne d'Arc, à la rencontre de Charles VII.

La forteresse royale de Chinon, surplombant la Vienne.

Chinon : la reconnaissance de Charles VII

Selon la légende, pour vérifier l’inspiration divine de Jeanne, le roi et un serviteur inversent leur rôle lors de cette première entrevue. Mais malgré ce stratagème, la jeune fille de Domremy se dirige droit vers Charles VII, sans hésiter. Elle lui révèle qu’elle doit libérer Orléans, assiégée par les Anglais, puis le conduire à Reims pour son sacre.

Logée dans le donjon du Coudray, sa virginité est vérifiée par une assemblée de femmes, puis Charles VII l’envoie à Poitiers pour que ses conseillers et docteurs en théologie puissent juger de sa bonne foi. Ce sera chose faite, et un mois plus tard, Jeanne d’Arc revient à Chinon pour une seconde entrevue avant son départ pour Tours puis Orléans.

La chambre du Roi

La chambre du Roi

Dans les pas de Jeanne d'Arc, avec l'Histopad !

Dans les pas de Jeanne d'Arc, avec l'Histopad !

Jeanne d'Arc et Charles VII à Chinon.

Jeanne d'Arc et Charles VII à Chinon.

La forteresse royale de Chinon

La forteresse royale de Chinon

On notera également qu’en amont du siège d’Orléans, Jeanne d’Arc et ses compagnons d’armes passeront au château du Rivau pour récupérer des chevaux d’équipage. Ce château des seigneurs de Beauvau était alors particulièrement réputé pour la qualité de ses montures destinées à guerroyer. La scénographie actuelle déployée dans les écuries du château, et les joutes équestres organisées chaque été rappellent cette histoire.

Les joutes équestres du château du Rivau, où Jeanne d'Arc vint chercher des chevaux d'équipage.

Les joutes équestres du château du Rivau

La halte de Jeanne d’Arc à Tours

Dans la capitale tourangelle, le charme de la rue Colbert repose notamment sur quelques maisons à colombages, des XVIème et XVIème siècles. Au numéro 39, une enseigne « A la Pucelle Armée » est accrochée sur une jolie bâtisse à pans de bois. C’est ici que l’armurier Colas de Montbazon aurait fabriqué l’armure de Jeanne d’Arc en 1429. A l’occasion du 500ème anniversaire du passage de Jeanne d’Arc à Tours, une plaque a aussi été apposée sur la façade du logis.

La Pucelle Armée, en souvenir de l'armure de Jeanne d'Arc, à Tours.

Son séjour à Tours ayant duré environ un mois, elle fut hébergée par Jean du Puy et Eléonore de la Pau, respectivement conseiller de Yolande d’Aragon (belle-mère de Charles VII) et dame d’honneur de la reine Marie d’Anjou (femme de Charles VII). Là aussi, une plaque commémorative du cinquième centenaire de sa venue s’offre aux yeux des visiteurs au numéro 15 de la rue Paul-Louis Courier, à l’emplacement d’un ancien logis médiéval.

C’est donc équipée de son armure, de son épée ainsi que de son étendard (peint par l’artiste tourangeau Hennes Poulvoir) que Jeanne d’Arc quitte Tours vers le 25 avril 1429, pour rejoindre un convoi de ravitaillement ralliant Blois à Orléans.

Jeanne d’Arc à Loches

Douze jours après, Jeanne (qualifiée de « putain des Armagnacs » par les Anglais, malgré son surnom de Pucelle…) faisait lever le siège d’Orléans, après avoir redonné confiance aux soldats français et à la population locale. Elle retourne de nouveau en Touraine, accompagnée du Comte de Dunois. Cette fois, c’est à Loches qu’elle retrouve Charles VII le 22 mai 1429, au Logis Royal, pour le convaincre d’aller à Reims pour son sacre, et décourager ainsi ses opposants.

La cité royale de Loches

La cité royale de Loches

Plaque commémorative du passage de Jeanne à Loches

Plaque commémorative du passage de Jeanne à Loches

Jeanne d'Arc et Charles VII, dans le logis royal.

Jeanne d'Arc et Charles VII, dans le logis royal.

Entouré d’une armée de plus de 70 000 hommes pour traverser des territoires contrôlés par les bourguignons, Charles VII arrive enfin dans la « cité des sacres » et devient le légitime Roi de France le 17 juillet 1429. Quant à Jeanne d’Arc, elle repart pour tenter de libérer Paris, mais ça, c’est une autre histoire…

NDLR : en poussant la porte de la collégiale Saint-Ours, à Loches, vous verrez une statue de Jeanne d’Arc veillant sur le gisant d’Agnès Sorel, une autre femme au rôle particulièrement important auprès de Charles VII. 

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