Léonard de Vinci : la Renaissance incarnée
En Europe et particulièrement en France, le début du XVIème siècle est marqué par de grandes évolutions. L’Amérique a été découverte, l’humanisme est en vogue (la culture doit parachever les qualités naturelles de l’homme), les contingences défensives des châteaux laissent place à une plus grande élégance architecturale, et les sciences progressent. Au cœur de ces bouleversements, un homme incarne la volonté d’aller au-delà des connaissances acquises : Léonard de Vinci.
Léonard de Vinci : un génie multidisciplinaire
Très tôt, il se distingue des enfants du village de Vinci (près de Florence) par une curiosité marquée vis-à-vis de tout ce qui l’entoure, observant minutieusement chaque détail, et développant sa capacité à les reproduire dès ses premiers dessins. Son talent le conduit à devenir élève d’Andrea del Verocchio, artiste renommé et éclectique auprès duquel il trouvera de quoi étayer sa soif de connaissance.
Devenu maître-peintre indépendant, il va notamment travailler au service du duc de Milan (Ludovic Sforza, qui sera d’ailleurs emprisonné dans la Cité royale de Loches…) pour qui il organisera de grandes fêtes, avec l’invention de machines théâtrales spectaculaires qui lui vaudront le titre d’ingénieur. Il est dès lors consulté et amené à réfléchir sur des sujets variés. Construction et architecture, mécanisme des métiers à tisser, équipements militaires, hydraulique, urbanisme… C’est au château du Clos Lucé que l’on peut découvrir ses remarquables inventions :
Léonard de Vinci à Amboise
Invité par François Ier à l’automne 1516, Léonard de Vinci quitte l’Italie pour s’installer à Amboise emportant avec lui l’ensemble de ses carnets (rédigés en écriture inversée, pour protéger ses secrets) et trois de ses chefs-d’œuvre : la Sainte Anne, le Saint Jean Baptiste, et la Joconde. À cette époque, la peinture ne montre que des visages tristes, et cette Mona Lisa fascine avec son sourire et ses yeux qui nous suivent.
Il n’est pas le seul artiste italien présent à la cour. Peintres, sculpteurs, orfèvres et ébénistes ont traversé les Alpes pour apporter leur savoir-faire de la Renaissance italienne, mais aussi des jardiniers et des paysagistes. On doit ainsi les beaux jardins du Domaine de Château Gaillard à Dom Pacello da Mercogliano.
Dans ses ateliers du Clos Lucé, Léonard de Vinci poursuit ses travaux de recherche, œuvre à de grands projets pour le Roi (un Palais royal, la construction de canaux d’irrigation et de navigation…), et met en scène des fêtes somptueuses et féeriques (un lion automate crachant des fleurs de lys, un arc de triomphe pour le baptême du Dauphin…), destinées à asseoir un peu plus le pouvoir royal. Nous sommes alors juste après 1515 et la célèbre victoire de Marignan.
Il vécut ainsi les 3 dernières années de sa vie, avant de s’éteindre en 1519. Chaque année, les nombreux visiteurs du château royal d’Amboise découvrent sa tombe dans la jolie chapelle Saint-Hubert. Dans le parc et le château du Clos Lucé, ce sont toutes ses créations que vous aurez le plaisir de découvrir.